L’Histoire de la SNCV est largement décrite dans de très nombreux ouvrages ainsi que sur de nombreux sites. En voici une interprétation courte et légère. Pour une histoire plus complète, consultez votre moteur de recherche préféré ou les ouvrages en bibliographie.
La Société Nationale des Chemins de Fer Vicinaux est créée en 1885. Elle répond à une demande pour un chemin de fer “secondaire” qui complète le réseau du “grand” chemin de fer, qui se développe lui depuis près de 50 ans.
A cette époque de progrès et de développement économique importants, seul le train assure des relations rapides et capacitaires. Les zones qui ne sont pas servies sont dans l’isolement, et un besoin criant de transport se fait sentir même dans des zones plus reculées, où la calèche, le vélo ne suffisent plus. Et côté marchandises seuls les canaux offrent une alternative, mais ils ne vont pas partout et le transport fluvial est lent…
Ainsi se créent d’abord sur des initiatives privées des petites lignes, un peu éparses, mais qui se compléteront petit à petit pour aboutir à un énorme réseau qui couvrira tout le territoire belge, avec à son apogée plus de 5000 km de voies. Ces “petites” lignes donnent à plein de villages, ou petites villes, un accès soit à une gare de chemin de fer, soit une connexion vers une autre ville mieux servie, ou un lien pour les marchandises, le chaînon manquant…
La Belgique n’a pas le monopole du réseau secondaire, bien au contraire. De très nombreux pays ont eu un équivalent avec une durée de vie plus ou moins longue, mais il y a une chose unique, le fait qu’en Belgique ce réseau était unifié, et géré de manière centralisée.
Carte de Belgique en 1937, les lignes en gras sont électrifiées.
Une gestion centralisée, clairvoyante aussi car dès le départ la construction était intelligemment gérée en impliquant toutes les composantes de la gestion du territoire, ainsi pour une ligne il n’était pas rare de voir un capital constitué par les communes concernées, la province et l’Etat… Ce qui permit un développement rapide. Par la suite les dirigeants ont eu l’audace de tester les techniques nouvelles, appliquées à grande échelle (tout le réseau) qui permirent des économies intéressantes. C’est ainsi que des petites lignes à vapeur sont devenues électriques lorsque la maîtrise technologique l’a permis, d’autres ont été converties au diesel avec des véhicules étudiés par la SNCV elle-même à une époque où les techniques n’étaient pas encore totalement maîtrisées. Pendant des années la gestion de la société a été très rigoureuse, avec des achats très mesurés, des réutilisations incessantes du matériel obsolète après remise à niveau…
Bref un ensemble d’éléments qui explique peut-être aussi la survie plus longue de ce réseau alors que dans les pays limitrophes la quasi totalité des lignes équivalentes avaient déjà disparu fin des années 30. Cette même évolution a amené la survie de deux “pôles” , aujourd’hui encore actifs et descendant directement du vicinal : la Côte belge et Charleroi. Et on peut aussi noter le tram des grottes de Han qui est sans doute le plus authentique mais considéré comme touristique.
Ainsi après la deuxième guerre, l’essor de la route met fin au développement du réseau et les lignes les moins rentables sont supprimées ou converties à l’autobus. Pendant 30 ans le réseau sera déconstruit lentement. Les lignes rurales ferment plus rapidement, remplacées les unes après les autres par des services de bus lorsque les marchandises ne suffisent plus à faire vivre l’infrastructure, ensuite des villes comme Gand, Liège, Anvers, Malines, Bruges, … se défont de leurs lignes vicinales, ou de banlieue. Lentement mais surement, tout est déconstruit pour arriver au début des années 80, après la fermeture des dernières lignes de Bruxelles, à seulement deux survivants, cités plus haut . Fin des années 80 la régionalisation achève l’Histoire de la SNCV qui était depuis longtemps déjà une société majoritairement d’autobus…
Dès 1972 l’ASVi s’est donné la mission de préserver la mémoire de la SNCV…